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Lundi 27 juin 2011 à 15:19

http://seance-cinema.cowblog.fr/images/affichesdefilms/sherlockholmes2009.jpgSherlock Holmes.


Quelques informations :

- C'est un film/thriller américain.
- Il a été réalisé par Guy Ritchie.
- Il a été inspiré de l'oeuvre de Sir Arthur Conan Doyle.
- Il est sorti le 25 décembre 2009 aux USA et le 03 février 2010 en France.
- Il dure 1h28min.
- Parmi les acteurs, nous avons Robert Downey Jr, Jude Law, Rachel McAdams, Kelly Reilly, Mark Strong, Eddie Marsan...



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Synopsis :

Aucune énigme ne résiste longtemps à Sherlock Holmes. Flanqué de son fidèle ami le Docteur John Watson, l'intrépide et légendaire détective traque sans relâche les criminels de tous poils. Ses armes : un sens aigu de l'observation et de la déduction, une érudition et une curiosité tous azimuts accessoirement, une droite redoutable. Après qu'une série de meurtres rituels a ensanglanté Londres, Holmes et Watson réussissent à intercepter le coupable : Lord Blackwood. À l'approche de son éxécution, ce sinistre adepte de la magie noire annonce qu'il reviendra du royaume des morts pour exercer la plus terrible des vengeances. La panique s'empare de la ville après l'apparente résurrection de Blackwood ?


Mon avis :

J'étais super contente lorsque j'ai entendu parler d'un nouveau film sur Sherlock Holmes qui devait sortir au cinéma l'an dernier, mais en même temps j'étais super sceptique. Contente parce que j'ai connu, lu et adoré les aventures de Sherlock Holmes de Conan Doyle depuis ma lecture du
Chien des Baskerville en été 2008, et que ce nouveau film sur Sherlock Holmes allait faire parler du célèbre détective, allait le remettre sur le devant de la scène, dans les médias, et allait peut-être apporter un peu de neuf chez Sherlock Holmes et apporter plus de fans, plus de lecteurs ; et sceptique parce que je n'oublie pas certains films où Sherlock Holmes (ou plutôt le docteur Watson, son ami et associé) était pas fidèle et l'univers de Doyle totalement dénaturé, certains films n'ont pas hésité à présenter le docteur Watson (mon personnage préféré) comme étant un gros toutou idiot et inutile, juste bon à faire n'importe quoi, sortir des reflexions débiles et à admirer Holmes, bref il faisait plus souvent le rôle d'un fair-valoir que de l'ami du détective, et son collègue. Donc, j'avais peur que ce film ne rende pas justice à l'oeuvre de Doyle et qu'il ne soit pas fidèle à Holmes et Watson. Néanmoins je voulais voir ce film...

Alors, mon verdict... je suis assez mitigée en fait, alors je vais essayer de faire un avis concret, je vais essayer de m'expliquer correctement. Sans pour autant être déçue, j'ai passé un moment agréable. Les acteurs, l'humour, l'ambiance, l'intrigue, le décors... c'était bon. Même l'intrigue qui m'a un peu fait penser au Chien des Baskerville ou la nouvelle du Vampire du Sussex : on croit avoir affaire à du surnaturel. Un cas qui semble être du surnaturel/paranormal se révèle être rationnel. Il m'a fallu revoir ce film plusieurs fois pour mieux comprendre l'intrigue qui reste assez complexe pour moi, l'enquête policière, rien que pour revoir ou remarquer des détails ayant pû m'échapper. Je n'ai pas vraiment de choses à reprocher à l'enquête avec de bons méchants, l'ombre du professeur Moriarty qui plane (fidèle à lui-même, préfère ne pas se salir les mains et envoie ses sous-fifres faire le sale boulot à sa place tandis que lui peut observer de loin) ; bon, il reste bien quelques trucs de flous dans tout ça, mais puisqu'un Sherlock Holmes 2 est (normalement) prévu, cela s'explique peut-être, j'imagine que la suite remplira les blancs laissés dans ce premier volet.

Le Londres et l'Angleterre victorienne sont aussi très bien représentés, le décors, le paysage, les coutumes, habits de l'époque, je n'ai pas de reproche à faire, c'était très bien. Le décors, l'ambiance, l'atmosphère de l'époque dans ce film. Les acteurs étaient aussi très bien, et si mon Watson préféré sera toujours celui incarné par David Burke (Granada Sherlock Holmes) ou encore Martin Freeman (BBC Sherlock), Jude Law m'a convaincu. Le Watson qu'il joue est très bien, j'ai vraiment eu l'impression de retrouver le médecin militaire, qui sait se battre et se défendre (avec sa cane-épée :p), qui a ses faiblesses surtout aux jeux et aux paris où il en perd son argent, son physique et ses manières qui font de lui le monsieur de ces dames, même si ici, il est fiançé à Mary Morstan donc il ne peut pas se permettre de séduire d'autres dames. Justement, j'ai un peu du mal à digérer Mary Morstan, elle est loin du personnage de Doyle où elle était présentée comme étant une jeune femme fragile, douce, aimante. Si l'actrice était jolie et convaincante, elle est assez loin, pour moi, de la Mary au visage d'ange et aux manières de sainte, encore là, il a fallu que je m'habitue. Je n'arrive pas à me prononcer sur Irène Adler, déjà que l'idée de LA Femme séduisant et taquinant Holmes, je digère pas (parce que, conformément au canon, j'ai du mal à voir un Holmes amoureux), mais j'ai aimé ses attitudes de garçon-manqué, ça va bien au personnage, elle est plus crédible quand elle se transforme en garçon.

J'admets que Robert Downey Jr est un bon acteur, mais j'avoue que son Holmes m'a plus fait penser à un docteur House des temps victoriens qui aurait fait détective à la place de médecin. Je ne m'attendais pas à voir un Holmes aussi cynique, cinglé et bagarreur, bizarrement fragile avec son petit air de toutou triste, on aurait dit parfois un clown malheureux quand il est parfois avec Watson ou Adler et c'est plus ridicule que dramatique ou émouvant. En tant que personnage particulier, l'acteur aurait performé un bon personnage intéressant, mais ici il s'agit de Sherlock Holmes, le Sherlock Holmes distant, froid, cynique de Conan Doyle. Donc en tant que Holmes, je n'ai pas été convaincue, il ne ressemble pas au Holmes du canon. Il faut savoir que je suis assez exigente, quand on adapte l'oeuvre de quelqu'un, je m'attends à ce que ce soit respecté un maximum, et je n'ai pas eu cette impression avec Holmes ou Mary Morstan. Pourtant, il y a eu quelques mimiques qui m'ont plu, et comment résister au duo Holmes/Watson. Bon, le truc qui m'a un peu gêné était qu'il ressemblait plus à mes yeux au duo House/Wilson de la série tv House M.D qu'au duo Holmes/Watson de Doyle ou de Granada. Mais malgrè ça, j'ai trouvé leur amitié bien rendue, c'est la relation de deux amis qui ont vécu ensemble pendant longtemps et qui ont vu des aventures, il y a cet humour dans cette relation. Ni trop, ni trop peu, cette amitié est bien rendue.

Pour conclure tout ça : c'est un bon film qui se regarde sans ennui. Malgrè quelques blancs, l'histoire est plaisante à suivre, l'enquête bien menée malgrè quelques élèments d'action un peu too much, typique des films américains, des personnages hauts en couleur malgrè la différence avec le canon Doylien (mais pour quiconque n'ayant jamais lu Sherlock Holmes, cela ne posera certainement pas problème ; c'est juste moi, en grande habituée du canon), et un bon duo Holmes/Watson représenté par les acteurs (même si je préfèrerai encore le duo Freeman/Cumberbatch ou encore Brett/Burke ou Hardwickle). Bref, un bon film malgrè les libertés prises par rapport au canon, mais certainement pas un coup de coeur.

o0o


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Le docteur Watson (Jude Law) et Sherlock Holmes (Robert Downey Jr) au 221b Baker Street.


o0o

Extrait/Citation :

'Je voulais changer le monde, je me contenterais de mettre fin au vôtre.'
(de je-sais-plus-qui. Help à quiconque ayant (re)vu le film récemment ?)

Lundi 8 août 2011 à 16:30

http://seance-cinema.cowblog.fr/images/affichesdefilms/InglouriousBasterds.jpg
Inglourious Basterds,
film de Quentin Tarantino.
2h33min.
Sorti en 2009.







Avec
: Brad Pitt, Mélanie Laurent, Christoph Waltz, Daniel Brühl, Diane Kruger, Eli Roth...













Synopsis :

 
Dans la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus assiste à l'exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa. Shosanna s'échappe de justesse et s'enfuit à Paris où elle se construit une nouvelle identité en devenant exploitante d'une salle de cinéma.

Quelque part ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine forme un groupe de soldats juifs américains pour mener des actions punitives particulièrement sanglantes contre les nazis. "Les bâtards", nom sous lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se joignent à l'actrice allemande et agent secret Bridget von Hammersmark pour tenter d'éliminer les hauts dignitaires du Troisième Reich. Leurs destins vont se jouer à l'entrée du cinéma où Shosanna est décidée à mettre à exécution une vengeance très personnelle
...



Mon avis :


Ca faisait un petit boût de temps que ce film me faisait envie, puis j'ai eu l'occasion de le voir sur une chaîne câblée il y a plusieurs mois de ça, autant dire que puisque c'était le premier visionnage de ce film, j'ai été déconcertée. Ce film m'a surprise à bien des moments, il paraît que c'est l'effet Tarantino, vu que c'est le premier film de lui que je découvre, je ne suis pas une habituée et donc, c'est normal. Pourtant lors de mon premier visionnement du film, je ne dirais pas avoir eu un coup de coeur ou une deception, je pense avoir bien aimé dans l'ensemble mais j'ai surtout été surprise et déconcertée. Je ne m'attendais pas à tout ce que j'allais voir, à vrai dire, ça s'éloigne des films qu'on peut se faire sur le sujet, dans le sens où Tarantino s'est autorisé une version très personnelle de la seconde guerre mondiale.


Le mois dernier pourtant, je suis tombée sur le DVD du film à moitié prix alors je me suis dit qu'il ne fallait pas me priver donc j'ai eu la chance de revisionner le film encore et encore jusqu'à connaître la plupart des répliques par coeur, et après plusieurs soirée à me reretaper le film, je confirme : j'adore   je pourrais même classer Inglourious Basterds parmi mes films favoris, avec une bonne brochette d'acteurs : Daniel Brühl et Diane Kruger que j'avais découvert dans Joyeux NoëlMélanie Laurent, Brad Pitt sans oublier Christoph Waltz qui a été phénoménal durant tout le film, moi qui ne connaissais pas l'acteur, j'ai été éblouie par son jeu. Vraiment superbe. Son interprétation du colonel nazi Hans Landa était formidable, convaincant, détestable à souhait, le genre de personnage qu'on adore détester, il est sans doute the personnage du film, l'un des plus inoubliables : excécrable, sournois, rusé, froid, raffiné, cruel et totalement imprévisible mais parfois avec des moments... déconcertants mais drôles (rien que la scène 'ouuuuuh ~ c'est un biiiingo !' inoubliable xD).


C'est un film assez spécial, sûr qu'il ne peut pas plaire à tout le monde et comme je l'ai dit, Tarantino s'est autorisé une autre version de la seconde guerre mondiale durant la France occupée par les nazis [ Hitler ainsi que Goebbels et d'autres sont tous tués dans un cinéma français par les 'Bâtards' de Brad Pitt/Aldo Raine et aussi à cause d'une vengeance de Mélanie Laurent/Shosanna Dreyfus ], c'est l'une des raisons qui m'a rendu perplexe lorsque j'ai vu le film pour la première fois à vrai dire, mais finalement pourquoi pas ? ce n'est qu'une fiction. Il faut dire que le film est génial, de mon point de vue. Il y a certes pas beaucoup d'action, ça manque de rythme et le film se base beaucoup sur les dialogues mais c'est là toute la force du film, les longues phrases de dialogues sont finalement assez captivantes.


Tarantino est un remarquable dialoguiste, les moments de suspence ne passent pas seulement par l'action mais aussi par de longues scènes dialoguées, lors de ma première projection de ce film, ces longs dialogues m'ennuyaient au boût d'un moment mais c'est en revionnant plusieurs fois le film que j'ai vraiment été captivée. L'angoisse naît peu à peu dans les conversations (rien que la première scène entre Landa et Lapadite ou encore celle dans la taverne de La Louisiane), la tension finit par arriver au fur et à mesure que la discussion évolue : tout peut très bien se passer au début, elle finit par évoluer puis prendre une autre tournure et une tournure pas forçément bonne selon le personnage. Tensions, digressions et faux semblants jusqu'à ce que la fin de la discussion ait soné et que la scène se termine par de l'action, les mots ne pouvant plus rien, de la poudre au feu, des tueries, des combats aux armes à feu et j'en passe. Même les mots peuvent être traîtres et dévastateurs.


Tout au long du film, on se centre sur divers personnages : Shosanna Dreyfus, jeune cinéaste française qui cache son identité juive prévoit de prendre sa revanche sur les nazis et le colonel Landa suite au massacre de sa famille dont elle est la seule survivante. Et elle prévoit d'utiliser son cinéma pour mener sa vengeance à bien. De son côté Joseph Goebbels entreprend d'utiliser les exploits extraordinaires d'un jeune soldat allemand, Fredrick Zoller, pour adapter son parcours militaire au cinéma sous forme d'un film intitulé La Fierté de la Nation, pour encourager les troupes allemandes qui reculent de partout depuis l'entrée en guerre des Américains, il veut une avant première pour ce film, ce qui tombe bien puisque le jeune Zoller s'est épris d'une jeune cinéaste française... En Allemagne, Hitler est bien dans la mouisse en entendant les exploits macabres d'un groupe de Juifs Américains ayant été incorporés en France qui s'amusent à tuer chaque Nazis croisant leur chemin, les scalpant et en laissant repartir le ou les survivants avec un... 'petit cadeau' ; ce groupe nommé les Bâtards tenu par Aldo Raine, aussi nommé Aldo l'Apache. Tous ces changements de scènes perpétuelles, qui offrent une histoire, qui menent à un seul but, un seul fil : la projection au cinéma de La Fierté de la Nation où tout se jouera : la revanche de Shosanna, les plans des Bâtards... et celui de Hans Landa qui rêve de mettre la main sur le lieutenant Aldo Raine. Une dernière partie du film épouffstoufflante, quoi. Les plans se mettent en place et prennent forme, tout se joue au cinéma : gros plans silencieux, action, dialogues, des scènes excellentes dont je retiendrais surtout celle où Aldo et ses Bâtards se font passer pour des amis italiens de l'actrice allemande Bridget von Hammersmark, espionne pour les Anglais, mais ne sachant pas trop parler la langue italienne. Bridget leur assure que les Allemands n'ont pas beaucoup d'oreille pour l'italien et qu'il n'y a donc rien à craindre, mais voilà que Hans Landa se ramène et se met à parler l'italien comme si c'était sa propre langue !


Sinon, en plus de tout ça, Tarantino lançe quelques clins d'oeil, notamment par la musique ou quelques scènes qui renvoient à des classiques du cinéma (je cite comme exemple Il était une fois dans l'Ouest, rien que ça !), n'oublions pas la soundtrack (rien que The green leaves of summer, Rabbia e tarantella ou le Green eyes de David Bowie), ou le décors et les gros plans, juste superbe ! Puis, un peu comme dans Joyeux Noël de Christian Carion, ce film a été tourné un tiers en français, un autre tiers en allemand et l'autre tiers en américain avec l'accent du sud de Brad Pitt. Donc mieux vaut voir ce film avec ses sous-titrages pour mieux comprendre. Aussi c'est assez violent comme film selon les scènes : du sang, des tueries, des explosions... bref, pas pour les âmes sensibles, j'ai vu pire mais il y a certaines scènes qui ont de quoi dégoûter (rien que les scènes où un Bâtard scalpe un nazi, la scène du flash-back du passé d'Hugo Stiglitz en tant que tueur d'officiers de la Gestapo, ou la scène de fin quand Aldo et Utivich laissent au colonel Landa le 'petit cadeau' qu'ils réservent aux nazis qu'ils ne tuent pas).


Ensuite, certains peuvent penser que ce film est manichéen, mais moi au contraire, je ne le trouve pas si manichéen que ça : après tout, les Bâtards sont commes les nazis quand on y regarde bien, ils font une chasse à l'homme et peuvent agir aussi cruellement qu'eux quand ils tuent. Ils agissent un peu comme eux et comme Aldo Raine le dit : ils vont pas faire dans la dentelle avec les nazis ni leur donner une leçon d'humanité car c'est clair et net pour eux qu'ils n'en ont aucune, et que c'est la façon d'agir des Bâtards qui fera comprendre aux nazis qui ils sont et qu'il faut les prendre au sérieux, avoir peur d'eux même, et que c'est leur cruauté qui fera comprendre aux Nazis qui sont exactement les Bâtards. Ensuite c'est vrai qu'on aurait tendance à se mettre aux côtés des Bâtards qui sont Américains, Juifs pour la plupart, avec deux Allemands qui ont renié le Troisième Reich, que c'est le camp des 'gentils' qui s'en vont tuer des méchants nazis qui tuent des pauvres civils et juifs, et que donc on aurait tendance à ne pas trop en faire un drame de les voir tuer des soldats allemands mais en revanche quand on voit des Nazis tuer, tout de suite ce sont eux les méchants, donc si on regarde de ce point de vue, oui c'est manichéen. Car même si les Bâtards peuvent se montrer aussi cruels que les Nazis, on aurait tendance à tenir de leur côté car : Américains, Juifs, Résistants, sont du bon camp et toussa... j'ai réagi pareil, même si le vrai méchant ici n'est pas vraiment Hitler qui prête plus à rire ici ('Nein nein nein nein !!'), ni le soldat Fredrick Zoller tout émarouché de Shosanna, mais bel et bien Hans Landa. C'est une guerre, il n'y a pas de héros, juste des hommes avec leurs combats, ces Bâtards sont un peu des anti-héros mais il faut avouer que ça fait du bien de voir des Juifs/Résistants en mettre plein la poire aux Nazis pour une fois. En bref, un film qui ne plaira pas forçément à tout le monde mais pour ma part, j'ai adoré !



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Deux des Bâtards : le sergent Donny Donowitz ou L'Ours Juif ; et le lieutenant Aldo Raine, dit Aldo l'Apache.



Extrait/Citation :




BRIDGET VON HAMMERSMASK : Je sais déjà que la question que je vais poser est idiote mais... les Américains que vous êtes... connaissent des langues étrangères ?
DONNY DONOWITZ : (pointant Aldo) On se débrouille tous deux en italien.
BRIDGET : Avec un accent atroce, sans aucun doute. Mais c'est pas ça... les Allemands n'ont pas beaucoup d'oreille pour l'italien. Donc vous la jouez au bluff. C'est ça, le plan ?
ALDO RAINE : Grosso modo.
BRIDGET : Ca tient la route...
ALDO : Ca tient que dalle, mais on fait quoi sinon ? on décampe ?
BRIDGET : Non. Ca tient la route. Si vous foirez pas tout avant, je vous fait rentrer là-bas. (regardant les basterds) Qui fait quoi ?
ALDO : Bah... c'est moi le meilleur en italien, donc c'est moi ton cavalier. Donny, c'est le deuxième meilleur, ce sera ton camera-man. Et Omar c'est le troisième. Il fera l'assistant de Donny.
OMAR ULMER : Hein ? Mais j'cause pas italien !
ALDO : C'est ce que je dis : t'es le troisième meilleur, il suffit que tu fermes ta gueule ! J'serais toi, j'commençerais à m'entraîner tout de suite
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Dimanche 13 mai 2012 à 17:41

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Black Swan,
de Darren Aronofski.
1h43min.
Sorti en 2010 (US) / 2011 (Fr)




Avec : Natalie Portman, Mila Kunis, Vincent Cassel, Winona Ryder, Benjamin Millepied...





/ ! \ Attention, billet rempli de spoilers, dont certains non-cachés, ne lisez pas ce billet si vous voulez découvrir le film, vous risqueriez de tomber sur des spoilers ;) / ! \







Synopsis :



Rivalités dans la troupe du New York City Ballet. Nina est prête à tout pour obtenir le rôle principal du Lac des cygnes que dirige l’ambigu Thomas. Mais elle se trouve bientôt confrontée à la belle et sensuelle nouvelle recrue, Lily...


 
Mon avis :


Ce film faisait parti de ma wish-list depuis bien des mois, mais j'hésitais toujours à me l'acheter en DVD, j'avais peur que finalement ça ne me plairait pas assez, malgré tous les bons echos (quand on entend autant d'avis plus qu'élogieux sur un film, on s'attend à un chef d'oeuvre, on a des attentes et au final, on ressort souvent déçu), et je n'avais pas envie de claquer une vingtaine d'euros pour un film que je n'étais pas sûre d'adorer. Mais j'ai eu ma chance lorsqu'une chaîne câblée le diffusait, j'ai sauté sur l'occasion pour enfin le visionner. Alors, verdict ?


D'abord, concernant ce film, je n'ai pas trouvé un seul résumé qui soit pareil, ainsi ai-je pris celui de
SerieBox qui, pourtant, ne reflète pas tout le film. Je vais donc en faire mon propre résumé. C'est l'histoire de Nina Sayers, une jeune danseuse timide, discrète mais douée, qui consacre une grande partie de sa vie à la danse. Son désir le plus cher serait de décrocher un rôle important dans un spectacle de danse, ainsi elle met tout son coeur, toute son âme, toute sa volonté et son acharnement à s'entraîner pour obtenir le beau rôle dans le nouveau spectable de Thomas Leroy qui a décidé d'adapter le très célèbre ballet russe de Tchaïkovski, Le lac des cygnes. Si Thomas pense que Nina pourrait jouer le rôle du cygne blanc : Odette à la perfection, elle n'a, en revanche, aucune assurance ni aucune sensualité pour incarner sa jumelle maléfique, Odile, le cygne noir. Or, lorsqu'on joue le cygne blanc, on doit aussi jouer le cygne noir. Voulant persuader Thomas qu'elle peut incarner les deux, d'avoir cette dualité pour jouer Odile et Odette, Nina se jette corps et âme dans la danse, voulant à tout prix atteindre la perfection. Mais entre Thomas qui lui met la pression, une mère abusive et la possibilité d'une rivale, la soif de perfection de Nina pourrait bien avoir raison d'elle...


Après toutes ces éloges sur le film, je m'attendais à quelque chose d'exceptionnel, j'avais des attentes, et si ce film n'était pas le coup de coeur auquel je m'attendais, je ne dirais pas avoir été déçue, ce film a été comme une mini-claque, ce n'est pas un film qui s'oublie facilement. Pourtant, je ne suis ni familière ni intéressée par le domaine de la danse et des ballets, mais j'ai beaucoup aimé ce film. Toutes ces scènes de danse (que ce soit le spectacle ou les répétitions), sont magnifiques, remarquables, réalistes. Le choc des images, du son, de la musique, l'accélérations des plans, des mouvements... à couper le souffle ! Une très belle reprise, aussi, du spectacle du Lac des cygnes qui est une très belle histoire dramatique. L'histoire est basée sur une légende allemande, je crois. Le Lac des Cygnes, c'est l'histoire d'un prince qui, pendant la chasse, croise des magnifiques cygnes blancs qui se transforment, la nuit, en jeunes filles. Ces jeunes demoiselles sont victimes d'un sortilège d'un sorcier qui les fait se transformer en cygnes le jour pour ne redevenir femmes que la nuit. L'une de ces jeunes filles, Odette, retient l'attention du prince qui en tombe amoureux ; celle-ci lui confie que le sortilège peut être brisé par une déclaration d'amour éternel d'un jeune homme. Justement, un bal se prépare durant lequel le Prince est supposé choisir une prétendante, il pourrait donc choisir Odette et lui proclamer son amour. Le soir même du bal, le prince danse avec son aimée et lui déclare son amour éternel. Mais le sorcier lui avait tendu un piège : étant au courant du projet du prince, il décide d'y envoyer sa fille, Odile, déguisée en Odette, pour tromper le couple. Odette, en cygne, a assisté à la scène et s'est enfuie, malheureuse. Le prince la poursuit, voulant rattraper son erreur et lui réaffirme son amour ; selon les versions, Odette meurt dans ses bras et le prince la rejoint dans la mort, dans l'autre, le prince parvient à tuer le sorcier, brisant ainsi le sortilège, et épouse Odette.


Une très belle histoire pour un ballet qui se veut exceptionnel. Mais l'univers de la danse, s'il fait parfois rêver, est aussi un univers souvent impitoyable. Si la danse est tout l'univers de Nina, elle n'en sortira pas indemne. C'est une nature fragile, timide, qui vit chez une mère surprotectrice qui vit à travers sa fille qui réussit là où la mère a echoué, et qui est poussée à boût par Thomas, son chorégraphe qui la pousse à être une Odile parfaite : si elle peut incarner sans grande difficulté le cygne blanc, la douce et fragile Odette, sa nature timide l'empêche d'incarner Odile, la femme fatale, la séductrice. Et sa volonté de vouloir incarner les deux, sa soif de perfection lui causeront bien des torts [ automutilation, lente descente aux enfers, pour enfin s'abandonner dans les tréfonds de la folie : souvent victime de visions, d'hallucinations qui causeront sa perte puisqu'elle en meurt à la fin ]. En même temps, ces torts sont aussi des références, je pense, au spectacle du lac des cygnes. Nina étant le cygne blanc et Lily, sa rivale, le cygne noir. Nina est douce, fragile et Lily est une séductrice, et Nina, pour conserver son rôle, tentera de faire ressorti son côté le plus sombre pour incarner le cygne noir. Elle devra lâcher prise dans sa danse, changer son comportement... dans un sens, Nina est aussi sa propre ennemie puisqu'elle parviendra à jouer le cygne noir, mais cela ne sera pas sans conséquences. Elle va passer entre des phases effrayantes : entre la folie et le génie, sur la scène comme dans la vie. Elle s'oubliera complètement pour devenir une grande danseuse. A vouloir être une grande danseuse, Nina a été plongée dans ce monde froid, dur et impitoyable entre tensions, attentes, travail intense et rivalités.


L'intrigue était bien ficelée, je me suis souvent demandée si certaines scènes étaient réelles ou si c'étaient des hallucinations. C'était angoissant, prenant, avec de la tension et du suspence ! Nous avons aussi de bons acteurs, j'aime beaucoup Natalie Portman en tant qu'actrice mais ici, elle a été à couper le souffle, même si je sais qu'elle n'a pas tournée toutes les scènes de danse (chapeau, pour ses doublures ! tant au niveau de la ressemblance avec l'actrice qu'avec les scènes de danse !), Vincent Cassel a été très bien aussi, il a bien joué son personnage. La musique joue un rôle très important, la soundtrack et la musique reprise du ballet russe dont je retiendrais surtout la musique du final et A Black Swan (for Nina), c'est toute la force du film ! J'ai beaucoup aimé aussi les nombreuses références au Lac des Cygnes dans la vie personnelle de Nina, et au cygne en général [ Nina qui se transforme pratiquement en cygne, dans ses hallucinations ; Nina séduite par le cygne noir, Lily ] Bref, sans être un coup de coeur, j'ai passé un excellent moment avec ce film bien sombre, prenant, intense, particulier. Tout simplement magnifique et bien interprété !


 
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Nina (Natalie Portman) dans son interprétation d'Odile, le cygne noir.


 
Extrait/Citation :



"Perfection isn't just about control ; it's also about letting go."
- Thomas Leroy (Vincent Cassel) à Nina Sayers (Natalie Portman).

Dimanche 13 mai 2012 à 18:38

http://seance-cinema.cowblog.fr/images/affichesdefilms/DarkShadows.jpgDark Shadows.



Quelques informations :
- C'est un film américain empreint de comédie, d'horreur et de fantastique.
- Il a été réalisé par Tim Burton.
- Il est inspiré de la série télévisée, de Dan Curtis, du même nom.
- Il est sorti le 11 mai 2012 aux USA et le 09 mai 2012 en France.
- Il dure 1h53min.
- Parmi les acteurs : Johnny Depp, Eva Green, Michelle Pfeiffer, Helena Bonham Carter, Chloe Moretz, Bella Heathcote, Jonny Lee Miller...


De Tim Burton,
>> Sleepy Hollow.



Synopsis :

Ce long-métrage relate les mésaventures fantastiques de la famille Collins, vivant dans l'immense et sinistre demeure de Collinwood, et dont l'un des principaux membres n'est autre que le redoutable vampire Barnabas.


Mon avis :

Après ma deception suite au dernier Burton, Alice au Pays des Merveilles (dans le sens où j'ai plus senti la patte de Disney que celle de Burton), j'étais impatiente de savoir ce qu'il avait prévu pour la suite. Alice in Wonderland a été jusque là ma seule deception, sinon, j'ai été enchantée parce ce que j'ai vu de Tim Burton, il a un univers tellement particulier... je ne savais, en revanche, quoi penser de Dark Shadows, mais au final, en allant au cinéma aujourd'hui, je suis ressortie de ce film satisfaite et agréablement surprise. Certes pas le meilleur Burton que j'ai pû voir, mais un bon Burton ! J'ai passé un agréable moment et c'est un film que je me procurerais bien une fois sorti en DVD.


L'histoire débute en 1760 à Liverpool. Les Collins, avec leur fils Barnabas, quittent leur Angleterre natale pour s'installer dans le Nouveau-Monde, dans une région du Maine où ils décident de fonder la ville portuaire de Collinsport, en créant aussi une industrie de pêche si florissante qu'ils décidèrent de s'installer définitivement. En quinze ans se construit le château Collinswood, étrange mélange entre l'architecture européenne et celle du Nouveau-Monde.  Barnabas grandit pour devenir un très beau jeune homme dont une des servantes, Angélique Bouchard, ne peut s'empêcher de tomber amoureuse. Seulement, le brun ténébreux repousse ses avances et décide d'épouser la femme dont il est épris, Josette. Folle de rage et de jalousie, Angélique décide de se venger. Il s'avère qu'elle est une sorcière et elle entend bien user de ses dons pour se venger des Collins, à commençer par son bien-aimé Barnabas qu'elle transforme en vampire et qu'elle condamne à être enterré vivant dans un cercueil, sous terre pour toute l'éternité. Mais voilà que deux siècles plus tard, en 1972, le vampire est libéré de sa tombe accidentellement. Plongé dans une époque qui lui est inconnu, il découvre son château en ruine et la famille Collins qui a perdu de sa superbe, et son prestige dans les affaires portuaires. Barnabas décide de réparer l'injustice en se vengeant de celle qui l'avait maudit lui et sa famille, de redorer le blason des Collins et de briser la malédiction...


Un film qui m'a plus dès les premières minutes. Surtout, tout d'abord, par son ambiance. On retrouve bien le côté décalé de Tim Burton, on sent bien sa patte dans le film, avec un petit côté sombre et dramatique, un peu d'humour simple mais qui fonctionne, du surnaturel, des personnages intéressants, loufoques pour certains. Ce mélange vampire/sorcière/fantômes qui me fait beaucoup avec un vrai vampire qui boit du sang humain, qui se brûle au soleil, qui dort dans des cerceuils le jour, avec une sorcière bien cruelle, maléfique, perfide et des fantômes tourmentés, avec un loup-garou vers la fin. Des personnages joués par de bons acteurs, à commencer avec Johnny Depp qui s'est bien imprégné dans le rôle du vampire Barnabas, toujours coincé vestimentairement, psychologiquement et au niveau du langage, au XVIIIe siècle. C'est surtout sur le personnage de Barnabas que le film se centre et c'est un plaisir de le suivre. N'oublions pas Eva Green, parfaite dans le rôle de la sorcière bien garce qu'on aime détester, qui n'a pas pris une ride depuis le XVIIIe siècle mais qui a eu l'étrange idée de se teindre en blonde (je la préférais en brune), et quelle ironie pour une sorcière si vengeresse de se nommer Angélique (prénom signifiant digne d'un ange ou pareil à un ange) ; nous avons aussi une Helena Bonham Carter en rouquine, psychologue de son état, Michelle Pfeiffer très bien en matriarche de la famille Collins, et les autres acteurs étaient tout aussi bons.


Ce fut un plaisir de découvrir cette famille étrange, assez décalée. Si la chef de famille est relativement normale, et son frère aussi mais plein de défauts, le reste est une autre histoire, surtout pour les deux enfants Collins [ David, le fils, qui peut voir les fantômes, dont celui de sa mère morte en pleine mer ; Carolyn, mordue par un loup-garou quand elle était encore dans le berceau ] mais malgrè leur particularité, ils restent attachant, David l'adorable petit garçon et Carolyn, l'adolescente typique qui s'enferme dans sa chambre, qui est fan de rock, qui est parfois en conflit avec la famille. Les serviteurs étaient bien aussi, de Willie l'homme à tout faire à Mme Johnson la vieille femme de ménage, sans oublier la petite nouvelle : Victoria, la gouvernante de David, qui a elle-aussi un don particulier et un lourd passé derrière elle. Bref, une panoplie de personnages tous très intéressant, voire drôle pour certains, dommage tout de même que le film ne dure pas assez longtemps pour tous bien les exploiter car le film se centre surtout sur Barnabas et Angélique, leur duel, et on a bien quelques flash-back du passé de Victoria qui conte sa vie au vampire. C'est bien parce que Tim Burton n'aurait pas eu le temps de tout faire, sans cela ça aurait été intéressant de voir certains personnages mieux exploités comme la romance Barnabas/Victoria-Josette, comme David et son don de voir et parler aux fantômes, comme Carolyn qui cache sa nature de loup-garou à la famille... ] car le film a beaucoup de potentiel et de bonnes idées, si Tim Burton aurait eu le temps de toutes les exploiter, le film aurait été super, mais je comprends qu'il n'ai pas eu assez de temps, le film fait pratiquement deux heures, c'est déjà beaucoup. Mais on peut toujours pousser notre imagination au-delà du film avec les bonnes idées et ce qui ne fut pas assez exploité :)

J'ai beaucoup aimé le décors, également, ainsi que le décalage entre le XVIIIe siècle et les années 1970. C'est l'un des côtés comiques du film, avec un Barnabas qui découvre le XXe siècle, la technologie, les hippies (les hippies... de sacrés personnages, surtout quand ils planaient), mais Barnabas qui découvre la télévision, les routes goudronnées (avec une petite ressemblance avec Les Visiteurs), les moeurs... Bref, drôle, gothique et déjanté. A déconseiller quand même aux plus jeunes pour vision de sang et sous-entendus sexuels. A part ça, j'ai beaucoup aimé de film à la frois gothique et divertissant, qui nous offre des personnages intérressants, des 'créatures' surnaturelles [ avec mention spéciale aux fantômes dont l'un répète sans cesse sa mort, et le second, la maman de David, qui a sû mettre KO la sorcière avec, je me plais à le croire, toute la force de l'instinct maternel ], un bon scénario, une belle brochette d'acteurs et de bonnes idées même si certaines pas assez exploitées. Pour ma part, ça reste un bon Burton, ça m'a fait du bien de revoir un film typiquement Burton !



 
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Barnabas Collins (Johnny Depp) et Elizabeth Collins Stoddard (Michelle Pfeiffer).

Vendredi 13 juillet 2012 à 21:21

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La tête en friche/My Afternoons with Margueritte,
film de Jean Becker.
1h22min.
Sorti en 2010.



Avec : Gérard Depardieu, Gisèle Casadesus, Claire Maurier, Maurane, François-Xavier Demaison, Sophie Guillemin...



Emprunt médiathèque.









Synopsis :

Germain, la cinquantaine, presque analphabète, se partage entre sa copine, ses copains de bistrot et son potager. Jusqu'à ce qu'il rencontre au jardin public Margueritte, une vieille dame très cultivée qui le fait entrer dans le monde des livres et des mots. Cette nouvelle amitié va bouleverser son rapport aux autres et à lui-même...


 
Mon avis :


J'aime beaucoup les livres qui parlent de livres, du monde de la lecture, j'en ai déjà lu, des livres de ce genre (Comme un roman de Daniel Pennac, Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates de Annie Barrows et Mary Ann Shaffer, La voleuse de livres de Markus Zusak, voire même Matilda de Roald Dahl à la rigueur). C'est rare de trouver des films de cette catégorie, mais ça existe, comme La tête en friche par exemple, qui faisait parti de ma wish-list et que j'ai eu l'occasion de visionner après un emprunt à la médiathèque.


C'est l'histoire de Germain Chazes, la cinquantaine, jardinier, quasi-illétré et analphabète, dont sa vie ne ressemble à pas grand chose. Il vit encore chez une mère qui ne porte aucune affection pour lui, et passe son temps avec Annette, une chauffeuse de bus pour qui il ressent une affection profonde, et avec ses copains au bar. Un jour au parc, il rencontre une vieille dame nommée Margueritte (oui, avec deux 't') où les pigeons, auxquels Germain a donné un prénom pour chacun d'entre eux et pourquoi ce nom à ce pigeon-ci, seront le premier sujet de conversation de ces deux personnes que tout sépare. Ils se parlent, tout simplement, s'observent, se sourient... et une amitié naît peu à peu, au fil des conversations, au fil des rencontres. Cette dame douce, calme et prévenante sera pour ce Germain de la campagne élevé à la diable, une amie fidèle, patiente et à l'écoute qui le métamorphosera, sans le savoir, grâce au monde des livres, des histoires et des mots. Peu à peu, Germain va se métamorphoser, s'intéresser aux histoires enfermées dans les livres, aux mots, à la lecture, il va découvrir son monde à elle, il va se cultiver, s'éveiller... c'est le merveilleux récit d'une belle amitié qui leur fera franchir leurs obstacles sans pour autant les séparer de leur milieu social.


Cette métamorphose de Germain se fera, tout au long du film, entre les étapes de sa vie et des flash-back de son enfance où il fut rejeté par sa mère, moqué par ses professeurs et camarades de classes, stigmatisé par son manque de culture ; et encore, une fois adulte, malgrè sa gentilesse, sa nouvelle compagne et la fidélité de ses amis, il ne parvient pas à comprendre sa mère et est parfois moqué pour son ignorance par ses amis du café du village, il est toujours "fâché" avec la culture. Sa rencontre avec Margueritte le changera. Elle lui fera découvrir le monde des livres, des phrases, des mots et lui, lui fera découvrir son monde, son potager. Lui s'ouvre à la lecture, à l'imaginaire, à l'affection et au respect de l'autre et elle trouvera une famille de coeur en la présence de Germain. Comme le dit Germain, c'est une rencontre pas ordinaire, entre amour et tendresse ; une rencontre improbable entre deux personnes différentes mais qui se retrouveront liées malgrè tout. C'est vraiment là le point fort et tendre du film : une belle et forte amitié entre deux personnes improbables. Les personnages sont attachants et attendrissants et les acteurs sont très à l'aise dans leurs rôles. Malgré son apparence et ses airs bourrus, Gérard Depardieu donne à Germain sa fragilité intérieure, sa sensibilité, sa naïveté et Gisèle Casadesus nous montre un personnage solide, tendre et fiable.


Ce film n'est pourtant pas un coup de coeur, je dirais juste que, pour moi, c'est un film bien gentillet. Tendre, sympathique mais sans plus, pas franchement exceptionnel. Il ne dure pas trop longtemps donc on a pas le temps de s'ennuyer. C'est tout beau, tout gentil, tendre comme tout, bref, bien gentillet mais avouons-le : ça fait du bien de temps en temps dans ce monde de brutes ! C'est reposant, c'est tendre, c'est parfois drôle ! Alors, certes, il ne m'a pas emballé plus que ça mais difficile de rester insensible au duo Depardieu/Casadesus et les personnages qu'ils forment ! Ce film nous fait vivre un moment très agréable, émouvant, léger. Un film avec des gens simples qui vivent une vie normale, quotidienne, sans violence, sans effets spéciaux mais juste de la tendresse, de la poésie, de la chaleur humaine, de l'amitié. Ca fait du bien de vivre ça de temps en temps, une vraie bouffée d'air pur ! Une histoire simple et touchante, sans être bouleversante ; un petit film simple, sans prétention, mais fort. On peut trouver ce qu'il faut, parfois, dans les "petits" films. On peut trouver de belles choses.


Ce film est aussi une belle leçon de vie car il comporte, selon moi, des scènes, certaines paroles, des idées qu'on aimerait retenir dans notre esprit. C'est aussi un bel hommage à la littérature, dont Margueritte ne peut se passer et qui devient pour Germain un échappatoire, un moyen de divertissement, de consolation, d'éducation... il parvient à s'instruire, à se plonger dans des histoires, à en réclâmer même, à s'échapper l'espace d'un moment des moqueries, de sa mère, de son quotidien. Et c'est là que prennent tout leur sens les mots de Montesquieu qui disait 'Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé' ou encore 'Une heure de lecture est le souverain remède contre les dégoûts de la vie.'. On a aussi l'occasion de retrouver quelques titres célèbres de la littérature : La peste, d'Albert Camus, que Margueritte lit à Germain ; La promesse de l'aube, de Romain Gary ; L'enfant de la haute mer, de Jules Supervielle et enfin Le vieux qui lisait des romans d'amour, de Luis Sepulveda... sans oublier le dictionnaire ! Bref, une belle introduction au monde de la littérature, des mots, de l'amitié, de la chaleur humaine.

 
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Germain (Gérard Depardieu) et Margueritte (Gisèle Casadesus).


 
Extrait/Citation :

 
"C'est une rencontre pas ordinaire, entre amour et tendresse, elle n'avait pas d'autre adresse, elle avait un nom de fleur, elle vivait au milieu des mots, les adjectifs tirés par les tifs, des verbes qui poussent comme des herbes, y'en a qui passent en force, elle est passé en douceur de mon écorce à mon coeur. Dans les histoires d'amour, y'a pas toujours que de l'amour, parfois... pff... y'a même pas de "je t'aime", pourtant on s'aime. C'est une rencontre pas ordinaire, je l'ai trouvé par hasard sur un banc de mon square, pas plus grosse qu'une colombe avec ses p'tites plumes ; elle était au milieu des mots, des noms communs comme moi, elle m'a donné un livre, puis deux, des pages qui m'ont éclaté devant les yeux. Meurs pas maintenant, t'as le temps, attends. C'est pas l'heure, ma p'tite fleur, donne-moi encore un peu de toi, donne-moi encore un peu de ta vie, attends. Dans les histoires d'amour, y'a pas toujours que de l'amour, parfois y'a même pas de 'je t'aime', pourtant on s'aime."


Narré par Germain (Gérard Depardieu).

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