Seance-Cinema

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Dimanche 13 mai 2012 à 18:38

http://seance-cinema.cowblog.fr/images/affichesdefilms/DarkShadows.jpgDark Shadows.



Quelques informations :
- C'est un film américain empreint de comédie, d'horreur et de fantastique.
- Il a été réalisé par Tim Burton.
- Il est inspiré de la série télévisée, de Dan Curtis, du même nom.
- Il est sorti le 11 mai 2012 aux USA et le 09 mai 2012 en France.
- Il dure 1h53min.
- Parmi les acteurs : Johnny Depp, Eva Green, Michelle Pfeiffer, Helena Bonham Carter, Chloe Moretz, Bella Heathcote, Jonny Lee Miller...


De Tim Burton,
>> Sleepy Hollow.



Synopsis :

Ce long-métrage relate les mésaventures fantastiques de la famille Collins, vivant dans l'immense et sinistre demeure de Collinwood, et dont l'un des principaux membres n'est autre que le redoutable vampire Barnabas.


Mon avis :

Après ma deception suite au dernier Burton, Alice au Pays des Merveilles (dans le sens où j'ai plus senti la patte de Disney que celle de Burton), j'étais impatiente de savoir ce qu'il avait prévu pour la suite. Alice in Wonderland a été jusque là ma seule deception, sinon, j'ai été enchantée parce ce que j'ai vu de Tim Burton, il a un univers tellement particulier... je ne savais, en revanche, quoi penser de Dark Shadows, mais au final, en allant au cinéma aujourd'hui, je suis ressortie de ce film satisfaite et agréablement surprise. Certes pas le meilleur Burton que j'ai pû voir, mais un bon Burton ! J'ai passé un agréable moment et c'est un film que je me procurerais bien une fois sorti en DVD.


L'histoire débute en 1760 à Liverpool. Les Collins, avec leur fils Barnabas, quittent leur Angleterre natale pour s'installer dans le Nouveau-Monde, dans une région du Maine où ils décident de fonder la ville portuaire de Collinsport, en créant aussi une industrie de pêche si florissante qu'ils décidèrent de s'installer définitivement. En quinze ans se construit le château Collinswood, étrange mélange entre l'architecture européenne et celle du Nouveau-Monde.  Barnabas grandit pour devenir un très beau jeune homme dont une des servantes, Angélique Bouchard, ne peut s'empêcher de tomber amoureuse. Seulement, le brun ténébreux repousse ses avances et décide d'épouser la femme dont il est épris, Josette. Folle de rage et de jalousie, Angélique décide de se venger. Il s'avère qu'elle est une sorcière et elle entend bien user de ses dons pour se venger des Collins, à commençer par son bien-aimé Barnabas qu'elle transforme en vampire et qu'elle condamne à être enterré vivant dans un cercueil, sous terre pour toute l'éternité. Mais voilà que deux siècles plus tard, en 1972, le vampire est libéré de sa tombe accidentellement. Plongé dans une époque qui lui est inconnu, il découvre son château en ruine et la famille Collins qui a perdu de sa superbe, et son prestige dans les affaires portuaires. Barnabas décide de réparer l'injustice en se vengeant de celle qui l'avait maudit lui et sa famille, de redorer le blason des Collins et de briser la malédiction...


Un film qui m'a plus dès les premières minutes. Surtout, tout d'abord, par son ambiance. On retrouve bien le côté décalé de Tim Burton, on sent bien sa patte dans le film, avec un petit côté sombre et dramatique, un peu d'humour simple mais qui fonctionne, du surnaturel, des personnages intéressants, loufoques pour certains. Ce mélange vampire/sorcière/fantômes qui me fait beaucoup avec un vrai vampire qui boit du sang humain, qui se brûle au soleil, qui dort dans des cerceuils le jour, avec une sorcière bien cruelle, maléfique, perfide et des fantômes tourmentés, avec un loup-garou vers la fin. Des personnages joués par de bons acteurs, à commencer avec Johnny Depp qui s'est bien imprégné dans le rôle du vampire Barnabas, toujours coincé vestimentairement, psychologiquement et au niveau du langage, au XVIIIe siècle. C'est surtout sur le personnage de Barnabas que le film se centre et c'est un plaisir de le suivre. N'oublions pas Eva Green, parfaite dans le rôle de la sorcière bien garce qu'on aime détester, qui n'a pas pris une ride depuis le XVIIIe siècle mais qui a eu l'étrange idée de se teindre en blonde (je la préférais en brune), et quelle ironie pour une sorcière si vengeresse de se nommer Angélique (prénom signifiant digne d'un ange ou pareil à un ange) ; nous avons aussi une Helena Bonham Carter en rouquine, psychologue de son état, Michelle Pfeiffer très bien en matriarche de la famille Collins, et les autres acteurs étaient tout aussi bons.


Ce fut un plaisir de découvrir cette famille étrange, assez décalée. Si la chef de famille est relativement normale, et son frère aussi mais plein de défauts, le reste est une autre histoire, surtout pour les deux enfants Collins [ David, le fils, qui peut voir les fantômes, dont celui de sa mère morte en pleine mer ; Carolyn, mordue par un loup-garou quand elle était encore dans le berceau ] mais malgrè leur particularité, ils restent attachant, David l'adorable petit garçon et Carolyn, l'adolescente typique qui s'enferme dans sa chambre, qui est fan de rock, qui est parfois en conflit avec la famille. Les serviteurs étaient bien aussi, de Willie l'homme à tout faire à Mme Johnson la vieille femme de ménage, sans oublier la petite nouvelle : Victoria, la gouvernante de David, qui a elle-aussi un don particulier et un lourd passé derrière elle. Bref, une panoplie de personnages tous très intéressant, voire drôle pour certains, dommage tout de même que le film ne dure pas assez longtemps pour tous bien les exploiter car le film se centre surtout sur Barnabas et Angélique, leur duel, et on a bien quelques flash-back du passé de Victoria qui conte sa vie au vampire. C'est bien parce que Tim Burton n'aurait pas eu le temps de tout faire, sans cela ça aurait été intéressant de voir certains personnages mieux exploités comme la romance Barnabas/Victoria-Josette, comme David et son don de voir et parler aux fantômes, comme Carolyn qui cache sa nature de loup-garou à la famille... ] car le film a beaucoup de potentiel et de bonnes idées, si Tim Burton aurait eu le temps de toutes les exploiter, le film aurait été super, mais je comprends qu'il n'ai pas eu assez de temps, le film fait pratiquement deux heures, c'est déjà beaucoup. Mais on peut toujours pousser notre imagination au-delà du film avec les bonnes idées et ce qui ne fut pas assez exploité :)

J'ai beaucoup aimé le décors, également, ainsi que le décalage entre le XVIIIe siècle et les années 1970. C'est l'un des côtés comiques du film, avec un Barnabas qui découvre le XXe siècle, la technologie, les hippies (les hippies... de sacrés personnages, surtout quand ils planaient), mais Barnabas qui découvre la télévision, les routes goudronnées (avec une petite ressemblance avec Les Visiteurs), les moeurs... Bref, drôle, gothique et déjanté. A déconseiller quand même aux plus jeunes pour vision de sang et sous-entendus sexuels. A part ça, j'ai beaucoup aimé de film à la frois gothique et divertissant, qui nous offre des personnages intérressants, des 'créatures' surnaturelles [ avec mention spéciale aux fantômes dont l'un répète sans cesse sa mort, et le second, la maman de David, qui a sû mettre KO la sorcière avec, je me plais à le croire, toute la force de l'instinct maternel ], un bon scénario, une belle brochette d'acteurs et de bonnes idées même si certaines pas assez exploitées. Pour ma part, ça reste un bon Burton, ça m'a fait du bien de revoir un film typiquement Burton !



 
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Barnabas Collins (Johnny Depp) et Elizabeth Collins Stoddard (Michelle Pfeiffer).

Vendredi 13 juillet 2012 à 21:21

http://seance-cinema.cowblog.fr/images/affichesdefilms/LaTeteEnFriche.jpg
La tête en friche/My Afternoons with Margueritte,
film de Jean Becker.
1h22min.
Sorti en 2010.



Avec : Gérard Depardieu, Gisèle Casadesus, Claire Maurier, Maurane, François-Xavier Demaison, Sophie Guillemin...



Emprunt médiathèque.









Synopsis :

Germain, la cinquantaine, presque analphabète, se partage entre sa copine, ses copains de bistrot et son potager. Jusqu'à ce qu'il rencontre au jardin public Margueritte, une vieille dame très cultivée qui le fait entrer dans le monde des livres et des mots. Cette nouvelle amitié va bouleverser son rapport aux autres et à lui-même...


 
Mon avis :


J'aime beaucoup les livres qui parlent de livres, du monde de la lecture, j'en ai déjà lu, des livres de ce genre (Comme un roman de Daniel Pennac, Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates de Annie Barrows et Mary Ann Shaffer, La voleuse de livres de Markus Zusak, voire même Matilda de Roald Dahl à la rigueur). C'est rare de trouver des films de cette catégorie, mais ça existe, comme La tête en friche par exemple, qui faisait parti de ma wish-list et que j'ai eu l'occasion de visionner après un emprunt à la médiathèque.


C'est l'histoire de Germain Chazes, la cinquantaine, jardinier, quasi-illétré et analphabète, dont sa vie ne ressemble à pas grand chose. Il vit encore chez une mère qui ne porte aucune affection pour lui, et passe son temps avec Annette, une chauffeuse de bus pour qui il ressent une affection profonde, et avec ses copains au bar. Un jour au parc, il rencontre une vieille dame nommée Margueritte (oui, avec deux 't') où les pigeons, auxquels Germain a donné un prénom pour chacun d'entre eux et pourquoi ce nom à ce pigeon-ci, seront le premier sujet de conversation de ces deux personnes que tout sépare. Ils se parlent, tout simplement, s'observent, se sourient... et une amitié naît peu à peu, au fil des conversations, au fil des rencontres. Cette dame douce, calme et prévenante sera pour ce Germain de la campagne élevé à la diable, une amie fidèle, patiente et à l'écoute qui le métamorphosera, sans le savoir, grâce au monde des livres, des histoires et des mots. Peu à peu, Germain va se métamorphoser, s'intéresser aux histoires enfermées dans les livres, aux mots, à la lecture, il va découvrir son monde à elle, il va se cultiver, s'éveiller... c'est le merveilleux récit d'une belle amitié qui leur fera franchir leurs obstacles sans pour autant les séparer de leur milieu social.


Cette métamorphose de Germain se fera, tout au long du film, entre les étapes de sa vie et des flash-back de son enfance où il fut rejeté par sa mère, moqué par ses professeurs et camarades de classes, stigmatisé par son manque de culture ; et encore, une fois adulte, malgrè sa gentilesse, sa nouvelle compagne et la fidélité de ses amis, il ne parvient pas à comprendre sa mère et est parfois moqué pour son ignorance par ses amis du café du village, il est toujours "fâché" avec la culture. Sa rencontre avec Margueritte le changera. Elle lui fera découvrir le monde des livres, des phrases, des mots et lui, lui fera découvrir son monde, son potager. Lui s'ouvre à la lecture, à l'imaginaire, à l'affection et au respect de l'autre et elle trouvera une famille de coeur en la présence de Germain. Comme le dit Germain, c'est une rencontre pas ordinaire, entre amour et tendresse ; une rencontre improbable entre deux personnes différentes mais qui se retrouveront liées malgrè tout. C'est vraiment là le point fort et tendre du film : une belle et forte amitié entre deux personnes improbables. Les personnages sont attachants et attendrissants et les acteurs sont très à l'aise dans leurs rôles. Malgré son apparence et ses airs bourrus, Gérard Depardieu donne à Germain sa fragilité intérieure, sa sensibilité, sa naïveté et Gisèle Casadesus nous montre un personnage solide, tendre et fiable.


Ce film n'est pourtant pas un coup de coeur, je dirais juste que, pour moi, c'est un film bien gentillet. Tendre, sympathique mais sans plus, pas franchement exceptionnel. Il ne dure pas trop longtemps donc on a pas le temps de s'ennuyer. C'est tout beau, tout gentil, tendre comme tout, bref, bien gentillet mais avouons-le : ça fait du bien de temps en temps dans ce monde de brutes ! C'est reposant, c'est tendre, c'est parfois drôle ! Alors, certes, il ne m'a pas emballé plus que ça mais difficile de rester insensible au duo Depardieu/Casadesus et les personnages qu'ils forment ! Ce film nous fait vivre un moment très agréable, émouvant, léger. Un film avec des gens simples qui vivent une vie normale, quotidienne, sans violence, sans effets spéciaux mais juste de la tendresse, de la poésie, de la chaleur humaine, de l'amitié. Ca fait du bien de vivre ça de temps en temps, une vraie bouffée d'air pur ! Une histoire simple et touchante, sans être bouleversante ; un petit film simple, sans prétention, mais fort. On peut trouver ce qu'il faut, parfois, dans les "petits" films. On peut trouver de belles choses.


Ce film est aussi une belle leçon de vie car il comporte, selon moi, des scènes, certaines paroles, des idées qu'on aimerait retenir dans notre esprit. C'est aussi un bel hommage à la littérature, dont Margueritte ne peut se passer et qui devient pour Germain un échappatoire, un moyen de divertissement, de consolation, d'éducation... il parvient à s'instruire, à se plonger dans des histoires, à en réclâmer même, à s'échapper l'espace d'un moment des moqueries, de sa mère, de son quotidien. Et c'est là que prennent tout leur sens les mots de Montesquieu qui disait 'Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé' ou encore 'Une heure de lecture est le souverain remède contre les dégoûts de la vie.'. On a aussi l'occasion de retrouver quelques titres célèbres de la littérature : La peste, d'Albert Camus, que Margueritte lit à Germain ; La promesse de l'aube, de Romain Gary ; L'enfant de la haute mer, de Jules Supervielle et enfin Le vieux qui lisait des romans d'amour, de Luis Sepulveda... sans oublier le dictionnaire ! Bref, une belle introduction au monde de la littérature, des mots, de l'amitié, de la chaleur humaine.

 
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Germain (Gérard Depardieu) et Margueritte (Gisèle Casadesus).


 
Extrait/Citation :

 
"C'est une rencontre pas ordinaire, entre amour et tendresse, elle n'avait pas d'autre adresse, elle avait un nom de fleur, elle vivait au milieu des mots, les adjectifs tirés par les tifs, des verbes qui poussent comme des herbes, y'en a qui passent en force, elle est passé en douceur de mon écorce à mon coeur. Dans les histoires d'amour, y'a pas toujours que de l'amour, parfois... pff... y'a même pas de "je t'aime", pourtant on s'aime. C'est une rencontre pas ordinaire, je l'ai trouvé par hasard sur un banc de mon square, pas plus grosse qu'une colombe avec ses p'tites plumes ; elle était au milieu des mots, des noms communs comme moi, elle m'a donné un livre, puis deux, des pages qui m'ont éclaté devant les yeux. Meurs pas maintenant, t'as le temps, attends. C'est pas l'heure, ma p'tite fleur, donne-moi encore un peu de toi, donne-moi encore un peu de ta vie, attends. Dans les histoires d'amour, y'a pas toujours que de l'amour, parfois y'a même pas de 'je t'aime', pourtant on s'aime."


Narré par Germain (Gérard Depardieu).

Jeudi 23 août 2012 à 17:57

http://seance-cinema.cowblog.fr/images/affichesdefilms/LaDameEnNoir.jpgLa Dame en Noir/The Woman in Black,
réalisé par James Watkins.
1h35min.
Sorti en 2012.




Avec
: Daniel Radcliffe, Ciaran Hinds, Janet McTeer, David Burke, Liz White, Roger Allam...



Emprunt médiathèque.








Synopsis :

Arthur Kipps, un jeune notaire, chargé des droits de succession d'une cliente décédée récemment, se rend dans la maison de celle-ci. Le jeune homme découvre de terribles secrets et se retrouve face au fantôme d'une mystérieuse femme en noir...



Mon avis :



Je voulais voir ce film dès sa sortie au cinéma, pas seulement parce que je voulais revoir Daniel Radcliffe, qui est quelqu'un que j'appréçie beaucoup en tant qu'acteur et que personne, dans un nouveau film - autre que Harry Potter qui plus est, j'étais curieuse de le voir dans un autre rôle ! - mais aussi parce que j'ai un certain penchant envers les histoires de fantômes, de maisons hantées, bref, tout ce qui touche au paranormal, au surnaturel. Le hic est que j'ai beau adorer ce genre d'histoire, elles me font quand même peur pour la plupart. Et lire des histoires sur le sujet n'est pas la même chose que les voir sur écran si ce n'est pas un documentaire. Les films d'horreur, ce n'est pas trop mon truc, je suis assez peureuse et limite parano le soir dans mon lit (rien que mon tout premier visionnage de Dracula par Coppola, la scène avec le loup ; où les fois où j'avais la bonne idée de visionner les premiers épisodes de Supernatural le soir. L'épisode sur Bloody Mary m'a traumatisée le temps d'une nuit), donc je me suis dit que je me causerais des frayeurs et une nuit blanche si je venais à le voir au cinéma. J'ai donc sagement attendu qu'il sorte en DVD pour le voir. Je l'ai visionné en début de mois avec ma soeur cadette, un samedi soir. Alors, verdict ?


L'histoire se centre sur Arthur Kipps, un jeune notaire londonnien qui doit se rendre, dans le cadre de son travail, dans un petit village perdu afin de régler la succession d'une cliente récemment décédée. Il ne tarde pas à découvrir l'impressionnant manoir de la défunte, semblant abandonné et rongé par les ravages du temps. Plus que des souvenirs du passé, Arthur se retrouve aussi témoin d'étranges signes renvoyant à ce sombre passé. Qui était réellement sa cliente, que cachait-elle ? Qui est cette étrange dame tout de noir vêtue qui lui apparaît ? Et Arthur ne peut compter sur les villageois qui tiennent à préserver les secrets du passé et qui se ferment à toutes questions que peut poser le jeune notaire. Car les villageois vivent dans la peur de cette dame en noir, annonciatrice de mort, qui hante Crythin Gifford et ses habitants depuis des années... puis, peu à peu, c'est au tour d'Arthur de sombrer dans le cauchemar le plus complet. Dans l'espoir d'apaiser cet esprit vengeur, Arthur va devoir fouiller les souvenirs et percer les secrets d'une famille du village pour découvrir la vérité sur ce qui empêche le fantôme de trouver la paix...


Le film commençe de manière assez classique : le décors se pose et la tension se met en place, puis on nous introduit le personnage principal, ainsi que quelques informations le concernant (une défunte épouse, un jeune fils, la menace de perdre son emploi s'il ne vend pas vite une maison) puis Arthur Kipps se retrouve dans un village perdu, reçu froidement par les habitants qui n'aiment pas voir des étrangers squatter chez eux et le font savoir. Tout au village est fait pour dissuader le personnage de rejoindre le vieux manoir dont il doit s'occuper, du monsieur qui tient l'hôtel à la personne qui conduit le fiacre qui refuse de le conduire jusqu'au manoir, par peur. Tel Jonathan Harker qui fait sourde oreille aux supplications des villageois le priant de ne pas rejoindre le château du comte Dracula, Arthur Kipps ne s'inquiète pas trop de la peur qui règne autour du manoir et s'y rend tout de même. Jusque là, on reste dans le schéma classique. Même la maison hantée respecte les codes habituels : la tension, la musique inquiètante, une ambiance sombre, glauque, un manoir abandonné, poussiéreux, une atmosphère lourde... tout y est. On reste dans le classique mais ce n'est pas une remarque négative, ça fait son effet. Ca me fait un peu rappeller Sleepy Hollow par l'histoire et l'ambiance, en fait, ces deux films se ressemblent : un village perdu, une ambiance sombre et inquiètante, un esprit qui s'attaque aux villageois...


Pour les acteurs, je n'ai rien à redire, même pour Daniel Radcliffe même si je vais refaire la même remarque que j'ai faite pour le final du dernier film d'Harry Potter : l'acteur fait bien jeune pour incarner un adulte et père de famille, après ça, il n'a été ni excellent ni médiocre, il a assez bien joué et il m'a fait oublier Harry Potter. J'ai pris plaisir à découvrir le paysage, les décors : le village, le manoir, les marécages, les habitants et leurs secrets, la dame en noir qui est au centre de tout cela, la mort omniprésente, le deuil, les secrets de famille... après, ça reste prévisible et, ayant été spoilée sur la fin, je n'ai pas été surprise même si ça m'a choquée [ comme quoi, réunir la dame en noir avec le fantôme de son défunt fils qui lui a été arraché à la naissance n'a servi à rien, disons que ça n'a pas appaisé ses pulsions vengeresses puisqu'elle fait tuer le fils d'Arthur et Arthur avec, en voulant sauver son fils. Au moins, les deux sont réunis dans l'au-delà avec l'épouse/mère. Mais je n'ai pas pû m'empêcher de penser sur la fin... quelle garce, cette dame en noir. Je peux comprendre son désarroi, son envie de se venger mais quand même... ] mais avec cette fin, sans violence ni sang, ce film d'horreur se diffère des films d'horreurs américains, c'est un changement agréable.


L'histoire en elle-même reste classique, elle n'apporte rien de nouveau, l'intrigue est simple mais la recette fonctionne, on suit la trame du récit aisément, on accroche à l'intrigue ; comme Arthur, on cherche à en savoir plus sur le manoir et la famille qui l'a habité, on veut découvrir les secrets enfouis, savoir ce qui pousse la dame en noir à faire disparaître les enfants du village, pourquoi elle s'acharne contre la communauté. On a cette atmosphère sombre, inquiètante, qui va très bien au film. Des décors victoriens et des paysages magnifiques : le manoir lugubre à souhait, le petit village perdu au milieu de nulle part, coincé dans le brouillard, une ambiance pesante, gothique, des scènes qui traînent en longueur pour qu'on puisse bien s'imprégner de la tension qui s'installe peu à peu... et si je n'ai pas spécialement eu peur (j'ai juste sursauté à un moment donné), quelques frissons au mieux, c'est un film d'horreur classique, ordinaire mais pas râté, la recette fonctionne. C'est élégant, ça n'a rien de révolutionnaire mais ça fonctionne tout de même, ce film n'est pas dénué de qualités. Bref, un bon film tout de même, j'ai bien aimé !


 
http://seance-cinema.cowblog.fr/images/photosdefilms/WomaninBlack.jpg
 
Elisabeth Daily (Janet McTeer) et Arthur Kipps (Daniel Radcliffe).


 
 
Je terminerais avec une chanson de Mylène Farmer dont certaines paroles collent, je trouvent, plutôt bien avec le film :


Pauvres poupées qui vont, qui viennent
Pauvre fantôme étrange et blême
J'entends ton chant monotone
La nuit frissonne
J'entends ton coeur fatigué d'avoir aimé.

D'étranges rêveries comptent mes nuits
D'un long voyage où rien ne vit
D'étranges visions couvrent mon front
Tout semble revêtu d'une ombre.

L'étrange goût de mort s'offre mon corps
Saoûle mon âme jusqu'à l'aurore (...)
D'où vient ta peur du néant, tes pleurs d'enfant
Qui sont les larmes de tes tourmants ?

 

 
 

Mercredi 19 septembre 2012 à 14:08

http://seance-cinema.cowblog.fr/images/affichesdefilms/Melancholia.jpg
 
Melancholia,
film réalisé par Lars von Trier.
2h10min.
Sorti en 2011.




Avec : Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, Kiefer Sutherland, Alexander Skarsgard, John Hurt, Cameron Spurr...













Synopsis :


A l'occasion de leur mariage, Justine et Michael donnent une somptueuse réception dans la maison de la soeur de Justine et de son beau-frère. Pendant ce temps, la planète Melancholia se dirige vers la Terre
...
UNE BELLE HISTOIRE SUR LA FIN DU MONDE.


/ ! \  ATTENTION, BILLET REMPLI DE SPOILERS ! NE LISEZ PAS SI VOUS N'AVEZ JAMAIS VU LE FILM ET QUE VOUS SOUHAITERIEZ LE FAIRE UN JOUR / ! \



Mon avis :


J'ai entendu parler de ce film étrange pour la première fois, non pas à l'occasion du Festival de Cannes l'été dernier, mais sur la toile. Je trouvais le titre et la couverture très jolis et attirants, et pourtant, en lisant le synopsis, ça ne me disait rien, je n'étais pas attirée, d'autant plus que j'avais du mal à me faire une idée générale de ce que pouvais bien raconter le film ! Néanmoins, je me suis dis que si, un beau jour, j'avais l'occasion de tomber dessus (à la médiathèque ou dans un vidéo-club), je le visionnerais par simple curiosité ; puis figurait dans ce film Kirsten Dunst, une actrice que j'appréçie beaucoup et que j'ai eu l'occasion de "rencontrer" dans des films que j'aime beaucoup : Jumanji, Entretien avec un vampire, Marie-Antoinette et à la rigueur Spider-Man. Figure aussi dans la casting Charlotte Gainsbourg, mais à l'instar de ma mère, je ne suis pas très familière avec cette actrice, voir ce film était une occasion pour moi de la découvrir, et je dois dire que les deux actrices ont admirablement joué !



Alors, Melancholia, c'est un film qui se divise en deux parties. La première partie se centre sur Justine, tout juste mariée à Michael, et en route vers la demeure de sa soeur, Claire, chez qui est donnée la réception de son mariage. C'est alors qu'elle remarque dans le ciel une étrange étoile rouge. Elle a à peine le temps d'y penser, elle est déjà en retard pour la réception, la famille et les amis attendent ! Il faut dîner, danser, couper le gâteau, écouter les discours des invités... tout un beau mariage bien ochestré qui étouffe une Justine qui peine à s'échapper de ses invités, au grand désarroi de sa soeur aînée, Claire. La seconde partie est, quant à elle, consacrée à Claire, quelques jours après le mariage de Justine. Dans sa grande et belle demeure en pleine nature, Claire ne peut s'empêcher de s'angoisser pour sa soeur, et au sujet de cette étrange et belle planète nommée Melancholia qui se dirige peu à peu vers la Terre. John, son mari, se veut optimiste : scientifique passionné, il assure que Melancholia ne fera que passer près de la Terre et continuer ainsi sa route ; après tout, elle est bien passée près de Vénus et Mercure sans entrer en collision avec elles, pourquoi diable s'inquièter et écouter les autres scientifiques, porteurs de mauvaises nouvelles, juste bons à inquièter la population avec leurs messages erronés annonçiateurs de malheurs ? En science, il y a toujours une marge d'erreur à considérer, selon John qui prépare joyeusement télescope et autres appareils pour pouvoir observer le merveilleux spectacle qu'offre l'avançée de Melancholia. Mais Claire ne peut s'empêcher de s'inquièter et redoute avec angoisse le jour du passage de Melancholia...



Ce film se centre sur deux soeurs : Claire et Justine, qui sont à la fois proches (Claire qui s'occupe d'une Justine fragile, qui la défend contre les critiques de son mari, qui l'aime, la protège) mais si lointaines, elles ont deux tempéraments opposés et pourtant, on sait si peu de choses sur elles et leur famille. Justine semble être la soeur la plus fragile, c'est la cadette rongée par un mal profond et obscur, on la sent dépressive, mélancolique tout au long de son mariage. Un mariage si bien ochestré dont elle retarde chaque étape de son propre chef. La première partie laisse vraiment une impression de spleen, de mélancolie, de dépression. Justine a l'air d'être une mariée rayonnante, qui aime son mari, qui sourit à la vie, accueille ses invités, plaisante mais au fur et à mesure que la réception avançe, on s'aperçoit du contraire. Les yeux dans le vague, l'allure dépressive, on la sent mal à l'aise, comme si elle n'était pas à sa place, qu'on la forçait dans ce rôle de jeune mariée heureuse et épanouie. Je l'ai senti comme ça. D'ailleurs, l'une des images de l'intro nous montre une Justine en robe de mariée, sublime, mais flottant sur l'eau, tenant toujours son bouquet, semblant se laisser emporter par les flots, avec indifférence. Ca m'a un peu rappellé les nombreux tableaux reprenant la mort par noyade d'Ophélie, dans Hamlet : la jeune Ophélie, son corps flottant sur l'eau, avec des fleurs autour d'elle.



Kirsten Dunst
a joué à merveille son personnage, elle était tout simplement sublime ! J'ai bien ressenti toute la mélancolie, le malaise que pouvait éprouver ce personnage, sans savoir ce qui la perturbait. On savait que quelque chose n'allait pas chez Justine, sans savoir quoi. Elle a tout pour être heureuse pourtant : un beau mari, tendre, gentil et compréhensif (joué par l'acteur qui incarne le beau vampire-viking Eric Northman dans la série tv True Blood, miam !), un beau mariage, il y a tous les éléments réunis pour une belle réception dans un superbe château, une nuit magnifique, et elle a reçue une belle promotion dans l'agence de publicité dans laquelle elle travaille. Et pourtant... dans cette partie, on sent, tout au long de la réception, comme une certaine lourdeur, un certain malaise. Mais enfin, dans cette partie, on apprend à connaître un peu les personnages secondaires : la mère un peu amère, aigrie, qui a eu un mariage râté ; Jack, le patron de Justine, assez calculateur ; le père, un peu du genre coureur, foufou, plaisantin, il m'a un peu fait penser à Monsieur D, un de mes professeurs de la fac, un peu par l'apparence mais aussi pour sa manie de plaisanter, faire le farceur ; Claire, la soeur aînée qui semble être sévère, à cheval sur les règles mais qui tient vraiment à sa soeur ; John, le mari de Claire, le scientifique passionné qui a peu de patience avec la famille de Claire...



Dans la première partie, Claire semble être quelqu'un de plus fort tandis que Justine était la soeur fragile, mais plus on avançe dans la seconde partie, plus on a l'impression que finalement, c'est l'inverse ; comme une alternance. Claire est déchirée entre son envie de voir guérir sa soeur et sa peur de voir Melancholia ravager la Terre, ça lui donne pas mal de crises d'angoisse, devant souvent prendre des calmants tandis que Justine reste serène face à cette atmosphère de fin du monde. D'ailleurs, Claire doit bien être la seule à vraiment bien paniquer devant cette fin de la Terre, elle est très bouleversante, et c'est très compréhensible, car son mari est optimiste et sûr que rien ne leur arrivera, et si Justine et le fils de Claire sont conscient que ça va arriver, ils restent très passifs. Il y a un sacré changement entre les deux soeurs, il y a eu alternance des caractères entre les deux parties : dans la seconde partie, c'est Claire qui ressent le malaise, qui perd pied tandis que Justine est appaisée.



Claire est bien la seule à paniquer, pleurer, angoisser, montrer tout son désarroi, bref, qui est la plus réaliste car, en pleine fin du monde, ce serait pandémonium ! le chaos, la panique totale ! Et, dans ce film qui nous montre la collision inévitable entre la Terre et une autre planète, il n'y a que Claire et sa famille qui sont présents. Claire, son mari, son fils, et sa soeur. Personne d'autre. On est loin de la foule paniquée, des médias publiant mille et uns messages de catastrophe dans les journaux, la politique et la religion ne s'en mêlent pas. La famille est retirée en pleine campagne. Ici, point de chutes de météorites, de feu tombant du ciel, de météo inquiètante juste... des animaux qui, ressentant la fin, paniquent, un peu de neige qui tombe et Melancholia se rapprochant dangeureusement. Même la collision se fait sans... feu, c'est comme si Melancholia absorbait la Terre. C'est... agréable, différent. On voit qu'on est vraiment loin des traditionnels films sur la fin du monde/l'apocalypse que peuvent produire les productions américaines !



Je ne sais vraiment que penser exactement de ce film. C'est sans doute l'un des films les plus étranges que j'aie jamais vu, original dans sa conception de la fin du monde, comment elle est abordée. Il n'y a aucune action, le film se déroule de manière lente mais le film joue de cela, c'était fait exprès ; ce n'est certainement pas un coup de coeur mais pas une déception non plus. C'est un film magnifique dans l'ensemble, lourd, assez mélancolique, donc fidèle à son titre. Nous avons une fin et une scène d'intro magnifiques, à couper le souffle ! On est loin des films hollywoodiens sur la fin du monde et c'est un changement agréable ! Une fin sublime, pas violente, qui nous rappelle les scènes de l'introduction.  Le film est étrange, angoissant, mais je ne vais pas le nier : c'est beau, c'est intriguant, ce film nous donne des réponses sur les personnages comme il élève des questions (Justine et son étrange maladie, Justine et ce qui semble être, en fin de compte, un mariage arrangé mais pourquoi ? comment ?). Avec une belle soundtrack qui prend aux tripes ! Dans une atmosphère en huis-clos : tout le monde semble ignorant de la situation, au début, la famille est coupée du monde, dans leur beau château (magnifique château ! Il s'agit du château de Tjolöholm, qui se trouve en Suède), isolé en pleine nature.



Sans tomber dans le pathos, ça reste assez bouleversant, choquant ; sans avoir eu de réaction particulière, j'ai quand même été scotchée au film, j'ai ressenti le malaise, comme un sentiment dérangeant tout au long du film tandis que Melancholia s'approche, que les personnages soient eux-même atteints de mélancholie. Les images sont spendides ; comme les personnages, on est hypnotisé par Melancholia, on la contemple avec prudence, émerveillement et angoisse. Ce n'est pas un film qui peut plaire à tout le monde tant c'est particulier. C'est lent, c'est étrange mais original, c'est beau, c'est déroutant, ce film donne (au niveau des personnages) des réponses autant qu'il donne des questions sans réponse. D'autant plus, il ne faut vraiment pas être déprimé pour voir ce film, mieux vaut être en forme sinon on en ressos déprimé ou endormi ! Ca a failli m'arriver, mais tout ce que j'ai eu, c'était la migraine ! Mais finalement, j'ai suffisament accroché pour terminer ce film, le continuer car j'avais envie de découvrir la suite et fin. Bref, ce film n'est pas un coup de coeur, mais je n'ai pas été déçue. C'est un film étrange et beau à la fois, j'aurais du mal à l'oublier ! Vraiment prenant ! Néanmoins, comme dit précédemment, ce n'est pas un film qui peut plaire à tous...




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Justine (Kirsten Dunst) et Claire (Charlotte Gainsbourg) dans le jardin de cette dernière.


Extrait/Citation :



CLAIRE : J'ai peur de cette stupide planète.
JOHN : "Cette stupide planète". Cette magnifique planète, tu veux dire. Au début, elle était noire. Maintenant, elle est bleue. Elle masque Antarès et se cache derrière le soleil. Chérie, ce sera l'expérience la plus étonnante de notre vie ! Elle sera là dans cinq jours et ne nous heurtera pas. Elle n'a pas heurté Mercure, comme prévu. Ni Vénus, comme prévu aussi. Et elle ne heurtera pas la Terre, on le sait. Regarde-moi : fais confiance aux scientifiques.
CLAIRE : Ils disent qu'elle nous heurtera.
JOHN : Non, c'est faux, pas les vrais scientifiques ! Les prophètes de malheurs, pour attirer l'attention ! Les vrais scientifiques sont unanimes. Melancholia passera tout près de nous. Ce sera un spectacle superbe. Je voudrais qu'on le regarde ensemble, au télescope... s'il-te-plaît...
CLAIRE : ... Non, je ne préfère pas
.

Vendredi 12 octobre 2012 à 17:11

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Good morning England/The Boat that Rocked,
film de Richard Curtis.
135 minutes/Deux heures.
Sorti en 2009.



Avec
: Tom Sturridge, Philip Seymour Hoffman, Emma Thompson, Bill Nighty, Rhys Ifans, Nick Frost, Talulah Riley, Tom Brooke, Ralph Brown, Jack Davenport, Katherine Parkison... et bien d'autres !



Emprunt médiathèque
.







Synopsis :

 
En 1966, en plein âge d'or de la pop britannique, la BBC ne diffusait en tout et pour tout que deux heures de rock par semaine. Cependant, une radio pirate émettait du rock et de la pop depuis la haute mer 24 heures sur 24, rassemblant chaque jour plus de 25 millions d'auditeurs - plus de la moitié de la population de la Grande-Bretagne...

Carl vient de se faire renvoyer du lycée et sa mère a décidé qu'il irait réfléchir à son avenir auprès de son parrain, Quentin. Il se trouve que celui-ci est le patron de Radio Rock, une radio pirate qui émet depuis un bateau en mer du Nord peuplé d'un équipage éclectique de DJ's rock and roll.



Mon avis :


Lorsque ce film a été diffusé à la télévision il y a quelques mois, j'avais décidé de mettre ce film en bruit de fond, en écoutant un peu de temps en temps, sans savoir exactement à quoi m'attendre. Je n'avais pas lu le synopsis et les extraits vus ne m'avaient pas fait grande impression et pourtant... j'avais beaucoup aimé ce film, et lorsque je l'ai emprunté, il y a quelques semaines, à la médiathèque et revisionné... ce fut le coup de foudre ! L'un des meilleurs films que j'aie jamais vu ! C'est clair, ce film, il me le faaauut ! Rien que pour pouvoir regarder les jours où le moral est au plus bas car ce film est un vrai concentré de bonne humeur ! Avis aux amateurs des années 1960/1970, plus particulièrement la musique de cette époque, ce film est fait pour vous


Pour avoir été pris en train de se droguer, le jeune Carl est renvoyé de son lycée. Sa mère a décidé de l'envoyer auprès de Quentin, son parrain, pour qu'il puisse réfléchir à son avenir et repenser à ses actes. Seulement, c'est au bord d'un bâteau en pleine mer du Nord que Carl trouve son parrain, et pas sur n'importe quel bâteau ! Car Quentin est le patron de Radio Rock, une radio pirate qui diffuse du rock illégalement 24h/24 sur ce fameux bâteau qui abrite un équipage DJ's rock hors du commun. Entre rock, sexe, alcool et fêtes, pas sûr que le jeune Carl ait trouvé l'endroit idéal pour "se repentir" et réfléchir à son avenir... pas que cela lui déplaise, car la vie en mer du Nord est mouvementée et riche en événements !


En 1966, le rock'n roll et le pop sont à leur apogée, et pourtant, la BBC n'en diffuse que 40 minutes par jour, ce qui n'est pas assez pour satisfaire les fans britanniques. Heureusement piur eux, des radios pirates en diffusent, eux, 24h/24 sur leurs bâteaux. De quoi satisfaire tous les britanniques amateurs de rock et pop qui peuvent ainsi profiter de cette folle liberté... ce qui a le don d'énerver le gouvernement britannique très conservateur qui n'auront de cesse d'essayer d'éradiquer ces radios-pirates. Scénario simple qui parle d'une époque que les moins de 40 ans ne peuvent connaître mais ne chipotons pas ! Ce film est une vraie perle, un concentré de bonne humeur avec des acteurs sympathiques, à fond dans leurs rôles, avec une bande-son d'une réelle splendeur, de belles images, un humour british parfait, des personnages attachants... bref, un film qui restera inoubliable pour moi   C'est vraiment un très beau hommage au rock et à la pop, surtout ceux des années 1960, une époque qui ne connaissait ni le sida et ni les messages 'anti-fumer' sur les paquets de cigarettes.


Nous avons une panoplie de personnages attachants, il y a bien-sûr le jeune Carl qui ne savait pas du tout ce qui l'attendait sur le navire mais qui découvre aec plaisir, en plus d'avoir sa première amourette sur le bâteau, se lie avec certains de l'équipage qui forme une famille. Nous avons Le Comte, le seul américain qui endosse le rôle de star DJ, qui se dit Comte du Cool, une langue bien pendue avec une affection toute particulière pour les "fuck/fucking" ; il y a Quentin, le patron raffiné de Radio Rock qui gère finances, relations avec l'extérieur, avec l'équipe technique ; puis Gavin Kavanagh, l'excentrique qui aime les femmes et dire des commentaires plus ou moins explicites à la radio ; Dr Dave, un autre DJ, sarcastique, intelligent et très populaire parmi la gente féminine malgrè sa surchage pondérale ; Simon le Simple, un DJ adorable à la recherche du grand amour ; Félicity, la seule femme de l'équipage qui peut se permettre de faire partie d'un équipage composé majoritairement d'hommes parce qu'elle est lesbienne, elle-même n'est pas toujours considérée comme une femme par ses collègues, elle est la chef cuisto du groupe ; Mark le Noctambule est un grand homme ténébreux et très séduisant qui ne dit jamais rien mais qui parvient tout de même à séduire les femmes, sans un mot, ce qui déconcerte ses confrères ; John est le plus sérieux du groupe, présentateur de la météo et des informations, il est souvent moqué pour son sérieux et son absence de vie sexuelle ; Bob est un mystérieux hippie qui est présentateur la nuit jusque tôt le matin, qui ne sort jamais de sa cabine, si bien que les autres membres ne savent même pas qu'il existe ; passons ensuite à Kevin le Cerveau qui est en fait l'homme le plus stupide du navire, le genre qui ne sait même pas qui est Jésus à part un homme qui s'habille comme une fille à cause de sa toge blanche, et qui est du genre à s'habiller en lapin de Pâques le jour de Noël.


Cette joyeuse troupe ne fait pas le bonheur de Dormandy et de Mr Troudebal (Mr Twatt en anglais qui veut dire soit benêt, soit con mais dans le sens "sexe féminin"), des représentants ultra-ridiges du gouvernement qui ont juré la perte de Radio Rock, dans une Angleterre puritaine qui censure malgrè une société qui rêve de davantage de liberté. Car ce film n'est pas seulement un hommage au rock et à la pop, c'est aussi une hymne à la liberté, au bonheur et à l'espoir d'une société qui désire être plus libre. Car le rock et la pop se font des fans chez des auditeurs de tout âge : femme enceinte, couple de retraités, groupe d'étudiantes, jeunes infirmières dans un hôpital, jeunes enfants, couple marié qui a la trentaine... ce sont d'étonnantes ondes positives qui émanent de ce film !


Il y a aussi un sacré contraste : d'un côté, nous avons ces membres du gouvernement, stricts, habillés de façon nette, propre, ordonnée, se tenant bien droit, qui sont rigides, stricts et de l'autre, les DJs de Radio Rock, décontractés dans leurs vêtements et /ou tempéraments (je mets aussi 'ou' car Quentin porte des costumes impeccables mais a une attitude qui sied bien avec celle de son équipage ; tout en étant le chef responsable, il est libre, zen, décontracté). C'est vraiment un film de "potes", on fait la connaissance d'une brochette gratinée de chouettes copains, des personnages déjantés, complètement dingues et fous... de rock et pop, qui diffusent leur passion à la radio, qui s'adressent à leurs auditeurs comme à des amis, que ces membres soient timides ou dévergondés, ils sont tous attachants à leur propre manière qu'on aurait presque envie de découvrir les années 60 et de rejoindre cette troupe déjantée sur le bâteau pour vivre cette aventure.


Ce film est purement anglais avec son humour décalé, ses situations uduesques qui se succèdent à un rythme effréné, une bonne humeur qui se propage, des acteurs de qualité... un film assez décalé, mais une comédie anglaise purement géniale, quoi ! Un excellent film qui donne envie de (re)découvrir cette époque : musique, vêtements, ambiance... tout est là ! Ce film était vraiment une bonne surprise et sans fausses notes pour ma part.


 

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Quelques membres de l'équipage, dont - de gauche à droite - Le Comte (joué par Philipp Seymour Hoffman) et le Dr Dave (incarné par Nick Frost).



 

Extrait/Citation :

 

QUENTIN : Ah-ah ! Carl. Mon filleul préféré. Nous sommes-nous déjà vu ?
CARL : Heu... je... je ne crois pas.
QUENTIN : Non. J'ai eu un petit passage en ville il y a dix ans, donc je vérifie à chaque fois. Comment va ta mère ?
CARL : Oh, elle va bien. On est pas... en très bons termes, en ce moment.
QUENTIN : Elle est très séduisante, cette femme.
CARL : Oui enfin... c'est-à-dire...
QUENTIN : Non, sérieusement, c'est vrai quoi... c'est ta maman mais pour les hommes de mon âge, c'est un symbole sexuel. Donc, viré du bahut ?
CARL : ... exactement.
QUENTIN : Et pourquoi ?
CARL : Oh, je suppose que... fumer a été le déclencheur.
QUENTIN : Drogue ou cigarette ?
CARL : Ho... un peu les deux.
QUENTIN : Bravo mon garçon ! C'est bien, je suis fier de toi. Alors comme ça, ta mère t'envoie ici dans l'espoir qu'un peu d'air marin pourrait t'aider à t'en sortir ?
CARL : A peu près, oui.
QUENTIN : Pfft ! Bourde monumentale ! Mais si tu ne finis pas noyé, nous pourrons tout de même t'aider à ne plus fumer de la drogue et tout ça, c'est ce que j'ai fait et je me sens tellement mieux, si tu savais, piouf ! ... Cigarette ?

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