La Dame en Noir/The Woman in Black,
réalisé par James Watkins.
1h35min.
Sorti en 2012.
réalisé par James Watkins.
1h35min.
Sorti en 2012.
Avec : Daniel Radcliffe, Ciaran Hinds, Janet McTeer, David Burke, Liz White, Roger Allam...
Emprunt médiathèque.
Synopsis :
Arthur Kipps, un jeune notaire, chargé des droits de succession d'une cliente décédée récemment, se rend dans la maison de celle-ci. Le jeune homme découvre de terribles secrets et se retrouve face au fantôme d'une mystérieuse femme en noir...
Mon avis :
Je voulais voir ce film dès sa sortie au cinéma, pas seulement parce que je voulais revoir Daniel Radcliffe, qui est quelqu'un que j'appréçie beaucoup en tant qu'acteur et que personne, dans un nouveau film - autre que Harry Potter qui plus est, j'étais curieuse de le voir dans un autre rôle ! - mais aussi parce que j'ai un certain penchant envers les histoires de fantômes, de maisons hantées, bref, tout ce qui touche au paranormal, au surnaturel. Le hic est que j'ai beau adorer ce genre d'histoire, elles me font quand même peur pour la plupart. Et lire des histoires sur le sujet n'est pas la même chose que les voir sur écran si ce n'est pas un documentaire. Les films d'horreur, ce n'est pas trop mon truc, je suis assez peureuse et limite parano le soir dans mon lit (rien que mon tout premier visionnage de Dracula par Coppola, la scène avec le loup ; où les fois où j'avais la bonne idée de visionner les premiers épisodes de Supernatural le soir. L'épisode sur Bloody Mary m'a traumatisée le temps d'une nuit), donc je me suis dit que je me causerais des frayeurs et une nuit blanche si je venais à le voir au cinéma. J'ai donc sagement attendu qu'il sorte en DVD pour le voir. Je l'ai visionné en début de mois avec ma soeur cadette, un samedi soir. Alors, verdict ?
L'histoire se centre sur Arthur Kipps, un jeune notaire londonnien qui doit se rendre, dans le cadre de son travail, dans un petit village perdu afin de régler la succession d'une cliente récemment décédée. Il ne tarde pas à découvrir l'impressionnant manoir de la défunte, semblant abandonné et rongé par les ravages du temps. Plus que des souvenirs du passé, Arthur se retrouve aussi témoin d'étranges signes renvoyant à ce sombre passé. Qui était réellement sa cliente, que cachait-elle ? Qui est cette étrange dame tout de noir vêtue qui lui apparaît ? Et Arthur ne peut compter sur les villageois qui tiennent à préserver les secrets du passé et qui se ferment à toutes questions que peut poser le jeune notaire. Car les villageois vivent dans la peur de cette dame en noir, annonciatrice de mort, qui hante Crythin Gifford et ses habitants depuis des années... puis, peu à peu, c'est au tour d'Arthur de sombrer dans le cauchemar le plus complet. Dans l'espoir d'apaiser cet esprit vengeur, Arthur va devoir fouiller les souvenirs et percer les secrets d'une famille du village pour découvrir la vérité sur ce qui empêche le fantôme de trouver la paix...
Le film commençe de manière assez classique : le décors se pose et la tension se met en place, puis on nous introduit le personnage principal, ainsi que quelques informations le concernant (une défunte épouse, un jeune fils, la menace de perdre son emploi s'il ne vend pas vite une maison) puis Arthur Kipps se retrouve dans un village perdu, reçu froidement par les habitants qui n'aiment pas voir des étrangers squatter chez eux et le font savoir. Tout au village est fait pour dissuader le personnage de rejoindre le vieux manoir dont il doit s'occuper, du monsieur qui tient l'hôtel à la personne qui conduit le fiacre qui refuse de le conduire jusqu'au manoir, par peur. Tel Jonathan Harker qui fait sourde oreille aux supplications des villageois le priant de ne pas rejoindre le château du comte Dracula, Arthur Kipps ne s'inquiète pas trop de la peur qui règne autour du manoir et s'y rend tout de même. Jusque là, on reste dans le schéma classique. Même la maison hantée respecte les codes habituels : la tension, la musique inquiètante, une ambiance sombre, glauque, un manoir abandonné, poussiéreux, une atmosphère lourde... tout y est. On reste dans le classique mais ce n'est pas une remarque négative, ça fait son effet. Ca me fait un peu rappeller Sleepy Hollow par l'histoire et l'ambiance, en fait, ces deux films se ressemblent : un village perdu, une ambiance sombre et inquiètante, un esprit qui s'attaque aux villageois...
Pour les acteurs, je n'ai rien à redire, même pour Daniel Radcliffe même si je vais refaire la même remarque que j'ai faite pour le final du dernier film d'Harry Potter : l'acteur fait bien jeune pour incarner un adulte et père de famille, après ça, il n'a été ni excellent ni médiocre, il a assez bien joué et il m'a fait oublier Harry Potter. J'ai pris plaisir à découvrir le paysage, les décors : le village, le manoir, les marécages, les habitants et leurs secrets, la dame en noir qui est au centre de tout cela, la mort omniprésente, le deuil, les secrets de famille... après, ça reste prévisible et, ayant été spoilée sur la fin, je n'ai pas été surprise même si ça m'a choquée [ comme quoi, réunir la dame en noir avec le fantôme de son défunt fils qui lui a été arraché à la naissance n'a servi à rien, disons que ça n'a pas appaisé ses pulsions vengeresses puisqu'elle fait tuer le fils d'Arthur et Arthur avec, en voulant sauver son fils. Au moins, les deux sont réunis dans l'au-delà avec l'épouse/mère. Mais je n'ai pas pû m'empêcher de penser sur la fin... quelle garce, cette dame en noir. Je peux comprendre son désarroi, son envie de se venger mais quand même... ] mais avec cette fin, sans violence ni sang, ce film d'horreur se diffère des films d'horreurs américains, c'est un changement agréable.
L'histoire en elle-même reste classique, elle n'apporte rien de nouveau, l'intrigue est simple mais la recette fonctionne, on suit la trame du récit aisément, on accroche à l'intrigue ; comme Arthur, on cherche à en savoir plus sur le manoir et la famille qui l'a habité, on veut découvrir les secrets enfouis, savoir ce qui pousse la dame en noir à faire disparaître les enfants du village, pourquoi elle s'acharne contre la communauté. On a cette atmosphère sombre, inquiètante, qui va très bien au film. Des décors victoriens et des paysages magnifiques : le manoir lugubre à souhait, le petit village perdu au milieu de nulle part, coincé dans le brouillard, une ambiance pesante, gothique, des scènes qui traînent en longueur pour qu'on puisse bien s'imprégner de la tension qui s'installe peu à peu... et si je n'ai pas spécialement eu peur (j'ai juste sursauté à un moment donné), quelques frissons au mieux, c'est un film d'horreur classique, ordinaire mais pas râté, la recette fonctionne. C'est élégant, ça n'a rien de révolutionnaire mais ça fonctionne tout de même, ce film n'est pas dénué de qualités. Bref, un bon film tout de même, j'ai bien aimé !
Elisabeth Daily (Janet McTeer) et Arthur Kipps (Daniel Radcliffe).
Je terminerais avec une chanson de Mylène Farmer dont certaines paroles collent, je trouvent, plutôt bien avec le film :
Pauvres poupées qui vont, qui viennent
Pauvre fantôme étrange et blême
J'entends ton chant monotone
La nuit frissonne
J'entends ton coeur fatigué d'avoir aimé.
D'étranges rêveries comptent mes nuits
D'un long voyage où rien ne vit
D'étranges visions couvrent mon front
Tout semble revêtu d'une ombre.
L'étrange goût de mort s'offre mon corps
Saoûle mon âme jusqu'à l'aurore (...)
D'où vient ta peur du néant, tes pleurs d'enfant
Qui sont les larmes de tes tourmants ?
Pauvres poupées qui vont, qui viennent
Pauvre fantôme étrange et blême
J'entends ton chant monotone
La nuit frissonne
J'entends ton coeur fatigué d'avoir aimé.
D'étranges rêveries comptent mes nuits
D'un long voyage où rien ne vit
D'étranges visions couvrent mon front
Tout semble revêtu d'une ombre.
L'étrange goût de mort s'offre mon corps
Saoûle mon âme jusqu'à l'aurore (...)
D'où vient ta peur du néant, tes pleurs d'enfant
Qui sont les larmes de tes tourmants ?